De ses origines au début du XXe siècle à aujourd’hui, l’image du baby-foot a largement évolué dans l’esprit de ses joueurs. Associé partout dans le monde à un jeu convivial, incontournable dans les bars, il ne manque pas de fans dévoués qui cherchent sans cesse à se dépasser en montrant leur dextérité et leurs réflexes. Ses pratiquants le considèrent comme un sport à part entière avec ses règles, ses techniques à maîtriser et ses rencontres officielles. En France, la Fédération française de football de table (FFFT) supervise l’activité sportive de pas moins de 80 clubs répartis en France métropolitaine et en outre-mer, comptabilisant environ 2 000 licenciés actifs. Ce nombre ne cesse de croître grâce au travail de la FFFT, qui tente de faire découvrir la discipline au plus grand nombre. D’autres pays connaissent un nombre important de joueurs en compétition, comme l’Italie qui recense près de 20 000 participants réguliers.
L’histoire du milieu sportif du baby-foot
La naissance du baby-foot de manière presque simultanée dans plusieurs pays a permis au jeu de se développer rapidement dans différentes régions du monde. Bien que son origine reste très ancrée en Europe, avec une forte popularité en France, en Italie, en Allemagne, en Suisse, en Belgique et en Espagne, il a également fait des vagues aux États-Unis.
Les passionnés se sont d’abord rassemblés à l’échelle locale, puis régionale afin de se retrouver entre joueurs réguliers. Avec le temps, des pratiques propres au football de table se sont mises en place pour offrir un jeu plus technique demandant une bonne maîtrise de la balle.
Un rayonnement international
Bien loin de se limiter à un niveau régional ou national, le football de table a su s’étendre à l’échelle mondiale. Cependant, son développement indépendant d’un pays à l’autre, avec ses modèles propres aux constructeurs nationaux et ses règles variables, a rendu difficile l’organisation de rencontres internationales.
En août 2002, la Fédération internationale de football de table (ITSF) a vu le jour en France après de nombreuses discussions entre les associations nationales. Jusqu’alors, les tentatives de création d’un organisme international de baby-foot avaient échoué. Les premiers pays à se réunir ont été la Belgique, la France, l’Allemagne, le Danemark, l’Italie, le Royaume-Uni, les États-Unis et la Chine. En 2019, on comptait 56 nations membres, dont le Japon, l’Argentine, le Cameroun, l’Australie, le Pérou et la Hongrie.
Dans le but de faire connaître sa discipline, l’ITSF cherche à développer et à améliorer la pratique de ce sport afin de susciter l’intérêt de joueurs de tout âge et de tout horizon. C’est aussi grâce à elle que des règles officielles ont été instaurées pour les rencontres internationales. Bien entendu, l’une de ses missions est de faire respecter ces règles lors des tournois entre les pays membres. La Fédération internationale se charge également d’organiser les championnats du monde, en décidant chaque année les tables officielles sur lesquelles se dérouleront les parties.
En outre, l’ITSF tente depuis plusieurs années de faire reconnaître le football de table comme une discipline sportive auprès du Comité international olympique. Depuis octobre 2017, le baby-foot a rejoint la catégorie des « sports observés » par l’Association générale des fédérations internationales de sport (GAISF).
Un sport avec des règles qui s’officialisent
Avant la formation de l’ITSF, chaque pays et fédération suivaient son propre fonctionnement et ses propres règles, rendant les rencontres internationales difficiles à mettre en place. Grâce au travail mené par l’organisme et à l’ouverture du dialogue entre les pays membres, un certain nombre de règles et de techniques ont été sélectionnées pour figurer dans le règlement officiel des tournois.
Une fois ces règles adoptées, la fédération se charge de les faire appliquer lors des rencontres. Bien sûr, comme pour les autres disciplines sportives, un système d’arbitrage est mis en place afin d’assurer que chaque partie se déroule dans le respect des règles et des adversaires. De plus, l’ITSF travaille conjointement avec l’Agence mondiale antidopage depuis 2004.
La question du choix des tables de jeu est également un sujet de discussion entre les fédérations membres. En effet, les fabricants proposent des modèles aux caractéristiques différentes et la popularité d’un modèle dans un pays ne signifie pas qu’il est utilisé couramment dans un autre. La position des joueurs sur les barres peut, par exemple, différer sur un modèle américain. Habituellement, cinq tables sont retenues pour les championnats officiels, mais il existe aussi des catégories par modèle au même titre que les catégories simples, doubles ou juniors.
Les championnats du monde de baby-foot
Au même titre que son grand frère sur gazon, le football de table possède un championnat du monde depuis 2004. Comme évoqué précédemment, la Fédération internationale s’occupe de l’organisation du tournoi, qui représente une véritable consécration pour les joueurs participant à l’évènement.
De 2004 à 2007, le championnat s’est déroulé en Italie, dans la commune de Saint-Vincent. De 2008 à 2014, la ville de Nantes a accueilli les joueurs de baby-foot du monde entier. Jusque-là un rendez-vous annuel, les championnats sont devenus un évènement bisannuel et nomade à partir de 2015.
Plusieurs catégories proposées
À l’instar d’autres sports, comme le tennis, le championnat de football de table propose différents formats et catégories pour permettre au plus grand nombre de joueurs de pratiquer le style de jeu qui lui convient le mieux.
Lors des championnats internationaux, cinq catégories sont représentées : open, féminin, junior, senior et handicap. Chacune se décline en trois formats : simple, double et par équipe. Le baby-foot se prête très bien au sport de groupe. Il permet d’ajouter un aspect coordination et esprit d’équipe à une activité qui demande déjà des réflexes et de l’adresse. Les rencontres mixtes sont également de plus en plus répandues, grâce au nombre croissant de joueuses dans les clubs.
Les diverses catégories permettent aux joueurs du monde entier de briller, peu importe leur âge ou leur genre. Les véritables passionnés du baby-foot se rencontrent dans des parties au sommet avec, à la clé, une chance de participer au championnat du monde multitable.
Les plus grands joueurs de l’histoire
L’histoire du football de table compétitif compte plusieurs légendes, des joueurs dont le talent et le travail leur ont permis de se hisser en tête du championnat à de multiples occasions. C’est le cas du Belge Frédéric Collignon, surnommé « l’extraterrestre ». Véritable ovni dans le milieu du baby-foot, il est devenu un professionnel de la discipline et a su maîtriser toutes les tables sélectionnées pour la compétition par l’ITSF, exploit qu’il est le seul à avoir accompli.
De 1999 à 2012, il conserve sa place de numéro un mondial en remportant presque tous les championnats mondiaux. Pendant sa carrière, il a été couronné sept fois champion du monde multitable et 54 fois champion du monde. Non content de se démarquer dans les catégories simples avec 118 titres, il a également montré ses talents en double avec un record de 306 médailles. Lors de ses rencontres en double, il a parfois fait équipe avec un autre grand joueur, Todd Loffredo.
Aux côtés de la Belgique, on retrouve les États-Unis avec un total de 36 victoires qui en font la nation la plus titrée de la discipline. En France, on peut évoquer Miguel Dos Santos Lote qui a remporté la catégorie simple en 2013, 2014 et 2018.